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Entretien : Un bon développement moteur favorise un bon développement émotionnel et intellectuel
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Entretien : Un bon développement moteur favorise un bon développement émotionnel et intellectuel

Centro de lateralidad y psicomotricidad Joelle Guitart 27 juillet, 2017 Le trouble de la latéralité 0

Le mouvement et l’équilibre sont deux aspects essentiels de la thérapie de la latéralité. Dans cet entretien, le psychologue Luis Elías Llorens, thérapeute de notre centre explique pourquoi, et aussi comment, la vie sédentaire de nombreux enfants non affectés par un trouble de la latéralité nuit à leur bon développement général. 

 

Quel rôle le mouvement et l’équilibre jouent-ils dans la thérapie de la latéralité ?

Le travail que nous accomplissons part de la base que chaque enfant, adolescent ou adulte forme une unité. 

 

C’est-à-dire ?

La pensée, le mouvement (équilibre y compris) et le rapport à l’environnement sont trois facettes interconnectées. Pour qu’il y ait un bon développement de l’unité, les trois facettes doivent connaître un bon développement. Si l’une d’entre elle est déficiente, les deux autres s’en ressentent 

 

Donnez-moi un exemple

La motricité, ou développement moteur, est une facette essentielle du développement d’un enfant. Lorsqu’elle est sujette à un retard, comme c’est le cas chez les enfants souffrant d’un trouble de la latéralité, l’enfant perd de son autonomie et, partant, de son assurance. Cela a une incidence sur son bien-être émotionnel et, presque à coup sûr, sur ses résultats scolaires. Ces enfants-là ont besoin de développer davantage leur mouvement. 

 

Raison pour laquelle vous travaillez le mouvement en thérapie

Oui, car le processus est réversible. En effet, lorsque l’on améliore la motricité grâce à des exercices spécifiques, on modifie aussi les compétences de l’enfant et l’idée qu’il se fait de lui, ce qui contribue grandement à améliorer ses résultats scolaires. 

 

Avant, vous m’avez aussi parlé de quelque chose qui concerne beaucoup d’enfants

Effectivement. Nous recevons souvent en consultation des enfants qui passent deux ou trois heures par jour connectés à des dispositifs numériques et qui ne font pas beaucoup de sport. Ils vivent un développement statique qui ne contribue pas à un bon développement de leur motricité. Ces enfants ont une enfance bien plus passive que celle que nous avons eue. Et ils accumulent un retard moteur. 

 

Et, par conséquent, aussi émotionnel

En effet. Les deux sont liés, comme je vous le disais. Un bon développement moteur favorise un bon développement émotionnel et intellectuel : une synergie se crée. Faute de quoi, la communication synaptique risque d’être compromise. 

 

La sédentarité est commune aux enfants nés avec les nouvelles technologies

Dans les générations précédentes, le développement moteur s’accomplissait naturellement parce que les jeux, le fait de jouer, faisaient partie de la vie, de notre vie quotidienne. Or, il s’agissait généralement de jeux où le mouvement avait beaucoup d’importance. 

 

Lorsque vous parlez de mouvement, que voulez-vous dire exactement ?

Je parle de tous types de mouvements qui concernent les différents stades moteurs et le développement approprié à chaque étape de l’enfance et de l’adolescence. 

 

En thérapie, les patients apprennent et accomplissent tous ces mouvements

C’est cela : au centre, ils peuvent connaître toutes ces expériences. Les enfants apprennent, par exemple, qu’ils peuvent tomber et aussi qu’ils peuvent se relever. Cela les aide à mieux affronter la vie. De nos jours, l’expérience du mouvement et de l’équilibre fait défaut. L’environnement ne permet pas ces expériences. 

 

Plus l’assurance motrice est grande, plus l’émotionnelle le devient

Quand on parvient à surmonter le « je ne peux pas », on renforce son estime de soi. Et on prend de l’assurance. Outre qu’il va améliorer les aspects émotionnels, le développement moteur va aussi contribuer à améliorer le niveau de compréhension de l’enfant, sa capacité d’attention et de concentration, etc.

 

Quelles sont les conséquences d’un déficit psychomoteur ?

À cause de lui, les outils qui permettent de bien se débrouiller dans la vie, dans le monde, font défaut. Le fait de ne pas disposer de ces outils peut engendrer une frustration (puisqu’on ne parvient pas à réaliser ses attentes) ou, selon la personnalité de l’enfant, il peut favoriser une attitude conformiste qui va là aussi l’empêcher de réaliser ses rêves.

Pour être efficace, notre cerveau a tout autant besoin de se focaliser que de se « défocaliser »
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Pour être efficace, notre cerveau a tout autant besoin de se focaliser que de se « défocaliser »

Centro de lateralidad y psicomotricidad Joelle Guitart 27 juillet, 2017 Apprentissage, le cerveau, Le trouble de la latéralité 0

Nous savons tous que, pour être performant au travail, et dans n’importe quelle activité intellectuelle, il est important de bien savoir se focaliser. En effet, apprendre à se concentrer sur ce que l’on est en train de faire, en évitant les distractions, rend plus efficace et permet de gagner bien du temps. Toutefois, pour être efficace, notre cerveau a tout autant besoin de se focaliser que de se défocaliser, comme l’explique un article intitulé Votre cerveau ne peut se focaliser que jusqu’à un certain point (Your Brain Can Only Take So Much Focus ), publié il y a quelques semaines dans la Harvard Business Review. Mais avançons par étapes.

 

L’importance de se focaliser

Nous vivons à l’ère de l’infoxication : autrement dit nous sommes intoxiqués par un excès d’information. Un article de Websites & Editors a abordé la question : il explique qu’il s’agit d’un « phénomène propre à la vie numérique dans laquelle nous sommes plongés : vivant hyperconnectés, le volume d’information que nous recevons dépasse de loin la capacité de notre cerveau à le gérer. Il se produit en conséquence une « surcharge dans notre système » qui élève notre niveau de stress (Information Fatigue Syndrome) et diminue nos facultés cognitives ; nous avons plus de mal à nous concentrer et à analyser (nous lisons plus vite, mais plus superficiellement) et à prendre des décisions (paralysie ou décisions précipitées), et notre productivité en pâtit. Simultanément, nous nous sentons de plus en plus frustrés à la vue de notre “liste de choses à faire” qui continue à s’allonger irrémédiablement ».

 

Le danger de trop se focaliser

Les spécialistes de la productivité recommandent plusieurs bonnes pratiques, utiles pour nous aider à nous focaliser : faire la liste des tâches à accomplir, apprendre à prioriser, apprendre à gérer le temps, apprendre à réduire le niveau de stress (le pire ennemi de la productivité), etc. Il faut néanmoins tenir compte du fait que trop se focaliser épuise les circuits de focalisation du cerveau, ce qui peut finir par amoindrir notre énergie, par faire perdre la maîtrise de soi, par rendre plus impulsif, moins efficace et moins collaboratif.

 

Pourquoi il faut se défocaliser

Des recherches récentes montrent qu’il est aussi essentiel de se focaliser que de se défocaliser : en effet le cerveau fonctionne de manière optimale quand il commute d’un mode à l’autre. La déconcentration permet d’actualiser l’information dans le cerveau, grâce à elle on peut accéder à des parties profondes de soi-même, être plus agile, plus créatif et plus décisionnaire.

 

Comment se défocaliser

D’après l’article du Harvard Business Review, lorsqu’on se défocalise (lorsqu’on cesse de se concentrer), on actionne un circuit cérébral appelé « Réseau du mode par défaut » (MPD). Jusque-là, on pensait que ce circuit n’avait aucune activité (qu’il ne « faisait rien »), car il ne s’actionne que lorsque on arrête de s’efforcer de se focaliser. Or, il n’en est rien. En réalité, on ne se repose pas à ce moment-là : le cerveau active les vieux souvenirs, il va et vient entre passé, présent et avenir et il réassocie des idées en utilisant toutes ces nouvelles données, auxquelles il n’avait pas accès auparavant, pour trouver des solutions créatives, par exemple. De fait, lorsque nous fournissons un effort, nous utilisons 5 % de l’énergie du corps. En revanche, tout étonnant que cela puisse paraître, lorsque nous sommes en « mode repos », ce circuit utilise 20 % (le cerveau fait tout sauf se reposer).

Il y a plusieurs manières, simples et efficaces, pour activer ce circuit au cours de la journée :

Avoir recours à la rêverie positive constructive (PCD)

La PCD (Positive constructive daydreaming) est un type de divagation mentale qui, incorporée à notre quotidien, augmente notre créativité, nous aide à explorer et à connecter des idées et des sentiments, à retrouver des souvenirs et des informations que l’on croyait perdus. Elle renforce la mémoire, améliore l’empathie et revitalise le cerveau.

 

Faire la sieste

Oui, bien que décriée par certains, la sieste « actualise » le cerveau : pendant le sommeil, le cerveau établit des associations et récupère des idées qui étaient dans les méandres de la mémoire.

 

Changer d’activité, d’environnement, voire de personnalité !

Changer d’activité intellectuelle pendant quelques minutes ou quelques heures (le temps dépend de chacun et de chaque situation), changer d’environnement, effectuer une activité ludique et même changer de personnalité en jouant à être quelqu’un d’autre pour pouvoir adopter un point de vue différent… tout cela aide aussi à activer le circuit MPD.

 

Entretien avec la mère d’un enfant atteint d’un trouble de la latéralité
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Entretien avec la mère d’un enfant atteint d’un trouble de la latéralité

Centro de lateralidad y psicomotricidad Joelle Guitart 30 juin, 2017 Le trouble de la latéralité 0

Il y a quelques jours, nous publiions un entretien avec une ancienne patiente du centre, Laia, qui avait souffert d’un trouble de la latéralité et de dyslexie. Pendant notre conversation, Laia nous avait expliqué son ressenti et son processus de guérison. Elle nous a aussi dit que son fils Pau avait hérité du trouble de la latéralité de son père, autrement dit de son mari. Dans ce second entretien, Laia nous parle, en tant que mère, du cas de son fils.

 

«Le trouble de la latéralité, une fois guéri, ce n’est pas comme un rhume : il n’y a pas de rechutes »

Comment et quand vous êtes-vous aperçus que Pau souffrait d’un trouble de la latéralité ?

En décembre dernier, nous avions rencontré sa maîtresse : elle nous avait dit que Pau était distrait, mais que, comme c’était le plus jeune de sa classe (il était sur le point d’avoir cinq ans), il devait s’agir d’un problème de maturité. Elle nous a tout de même recommandé de le faire voir par un ophtalmologue et un otorhino. Mais cette explication ne m’a pas suffi, même si nous avons emmené Pau chez l’ophtalmo, et heureusement que je ne m’en suis pas contentée.

 

Pourquoi l’explication de la maîtresse ne vous suffisait-elle pas ?

J’ai moi-même eu un trouble de la latéralité il y a des années. Après la naissance de Pau – et pourtant, étant guérie, je ne pouvais pas lui transmettre ce trouble – j’ai toujours été extrêmement attentive et à l’affût de tout symptôme possible. Plutôt que d’attendre qu’il « mûrisse », j’ai préféré appeler le centre pour qu’on lui fasse le test.

 

Vous n’avez pas dit à la maîtresse que Pau souffrait peut-être d’un trouble de la latéralité ?

Si, mais elle a écarté cette possibilité car elle a une fille dyslexique, qui a été traitée dans un autre centre, et elle disait que Pau n’avait pas les mêmes symptômes. Mais un jour, l’enseignante a fait une remarque qui m’a mis la puce à l’oreille.

 

Quelle remarque ?

Elle m’a dit que la thérapeute de sa fille l’avait prévenue que, si l’enfant faisait une rechute, elle pourrait revenir le voir. Or, le trouble de la latéralité, une fois guéri, ce n’est pas comme un rhume : il n’y a pas de rechutes.

 

Pourquoi l’avez-vous conduit chez l’ophtalmo ?

Son père et moi portons des lunettes. On a eu de la chance car l’ophtalmologue a émis un diagnostic précis de manque de maturité d’un œil. La plupart de ses collègues l’auraient envoyé chez un optométriste.

 

L’école n’avait relevé aucun autre symptôme ?

Le professeur d’anglais de l’école nous avait dit que Pau avait beaucoup de mal à passer d’une activité à une autre. Mais hormis le fait qu’il était distrait et cette dernière remarque, les enseignants n’avaient rien détecté d’autre. Et ils attribuaient ces deux symptômes au fait que c’était le plus jeune de sa classe.

 

Quels autres symptômes présente Pau ?

Il a du mal à garder une posture, à cause de l’hypotonie.

 

Sait-il qu’il a un trouble de la latéralité ?

À dire vrai, il n’a pas été nécessaire de lui expliquer quoi que ce soit. Après son premier test au centre, Joëlle Guitart, la directrice, lui a demandé de sauter à cloche-pied dans le couloir et il a eu du mal à le faire. Pau a tout simplement dit « On va me faire travailler mon équilibre ». Il a trouvé ses propres explications.

Comment vit-il son problème ?

De l’extérieur, on n’a pas l’impression que ce soit un problème pour lui. Toutefois, si on fouille un peu en parlant avec lui, il finit par dire qu’il remarque des différences avec les autres enfants. En fait, Pau est quelqu’un de très tenace, de très persévérant, et il finit toujours par faire ce qu’il veut faire. Il est vrai qu’il n’a pas les mêmes habiletés que les autres enfants, mais cela n’est pas un empêchement pour lui.

 

Est-il intrépide ?

Non, ce n’est pas ça : Pau ne fonce pas tête baissée. Il est conscient du fait qu’il a du mal avec certaines choses. Mais il regarde, il observe et il réfléchit à la façon dont il pourrait les faire. Il est très volontaire. Il s’est obstiné à jouer au foot, par exemple, alors que c’est difficile pour lui. Il en a décidé ainsi pour une question de sociabilité. Il veut être de la partie, jouer avec et comme les autres enfants car il a un caractère très ouvert.

 

Quelles sont les différences que Pau remarque ?

Devant chez nous, il y a un square. Il n’y a pas si longtemps, il ne voulait pas y aller parce que les enfants de son âge font du vélo à deux roues, et lui il a encore besoin des petites roues. Le manque d’équilibre est l’un des symptômes du trouble de la latéralité.

 

En tant que parents, que faites-vous face à ce type de situation ?

Nous devons nous poser en observateurs. La question de l’équilibre était aussi un problème, par exemple, pour faire du patin. Quand il avait deux ans, on lui a offert des patins et il allait toujours droit dans le mur car les patins d’aujourd’hui ont deux roues devant et une derrière. On lui a déniché des patins comme ceux d’autrefois.

 

Cela fait cinq mois que Pau suit son traitement. Comment s’est passé le premier contact avec le centre ?

Génial. Étant donné que j’avais moi-même été une patiente du centre il y a un peu plus de vingt ans, j’ai pu lui expliquer ce qu’il allait faire là-bas. Il s’entend très bien avec Luis Elías, le thérapeute qu’on lui a assigné. Un jour, Luis a dû annuler la séance et Pau voulait savoir pourquoi il ne pouvait pas aller en thérapie. Il n’apprécie guère qu’on lui « ôte » un jour de thérapie. Et c’est avec grand plaisir qu’il va au centre. Quand on le dépose là-bas, il ne nous dit même pas au revoir !

 

Avec son traitement, comment va l’évolution de Pau ?

Elle est très bonne. Il est maintenant bien plus tranquille et détendu : c’est parce qu’il se sent plus sûr de lui. Par exemple, son équilibre s’est énormément amélioré. Quand ça ne faisait qu’un mois et demi qu’il avait entamé sa thérapie – il était donc censé être encore en période d’adaptation –, un beau jour il a commencé à sauter 30 fois de suite à cloche-pied, sans poser le pied par terre (avant c’était grand maximum trois sauts). Tout indique que son rétablissement va être très rapide. C’est quelque chose qu’on ne remarque pas seulement à la maison : les évaluations du centre et celles de l’école coïncident. Sa maîtresse nous dit qu’il n’est plus tant « en dehors » de la classe. Il s’est même remis au théâtre !

 

Il avait abandonné ?

Oui, on participait tous les trois à un groupe de théâtre, mais Pau avait laissé tomber parce qu’il avait commencé à avoir peur de se tromper dans les textes, comme il se trompait à l’école. Maintenant, il a surmonté cette crainte.

 

Quel pourcentage de latéralité croisée a Pau ?

Trente-six pour cent. Le rétablissement minimal est de l’ordre de 80 % de ces 36. Quand on aura atteint ce but, on continuera à travailler. Le croisement qui restera éventuellement, si tel est le cas, sera minimal. Mais nous n’avons pas pour objectif que Pau soit le meilleur dans quoi que ce soit, nous voulons juste qu’il soit heureux.

 

Que diriez-vous aux parents d’autres enfants souffrant d’un trouble de la latéralité ?

En tant que mère, je leur dirais qu’il vaut la peine d’aller faire le premier entretien et le test. Et le plus tôt sera le mieux car la détection précoce est fondamentale pour que le rétablissement intervienne plus vite. Si le test de Pau avait été négatif, ça ne m’aurait pas dérangée d’avoir « gaspillé » cet argent, bien au contraire.

 

Votre mari a appris qu’il avait un trouble de la latéralité suite à l’évaluation de Pau

Oui, mon mari ne connaissait pas les symptômes de ce trouble. Lorsque la directrice du centre a décrit ceux de Pau, il a réalisé que cette description lui correspondait aussi. Il a fait les tests, et ses soupçons ont été confirmés.

 

Nous publierons prochainement notre entretien avec Jordi, le mari de Laia.

Entretien avec une patiente guérie de sa dyslexie
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Entretien avec une patiente guérie de sa dyslexie, mère d’un enfant atteint d’un trouble de la latéralité

Centro de lateralidad y psicomotricidad Joelle Guitart 19 juin, 2017 dyslexie, Le trouble de la latéralité 0

Laia est née avec un trouble de la latéralité et pendant son enfance, avant de recevoir dans notre centre le traitement qui lui a permis de bien se latéraliser, elle a souffert de dyslexie. Plus de vingt ans après sa guérison, elle nous a à nouveau contactés car son fils, Pau, présente un trouble de la latéralité. Ce trouble est héréditaire, mais il ne se transmet pas lorsqu’il a été guéri. Pau l’a hérité de son père. Laia et son mari ont accepté de partager leur témoignage avec nous, un témoignage que nous publierons sous forme de trois entretiens successifs. Dans le premier, Laia explique comment elle a vécu sa dyslexie et comment s’est produit le passage à la guérison. Dans le deuxième, elle parlera de son fils, Pau. Et dans le troisième, c’est Jordi, son mari, qui nous parlera de son propre vécu.

 

« Comme à l’école ils répétaient que j’étais très distraite, pendant quelques années j’ai vagabondé d’un psychologue à l’autre. On m’a fait faire ce test pour savoir si j’étais vraiment bête ou quoi. À cet âge, ça a été dur d’en passer par là »

 

Avant d’entamer l’entretien, je lui dis que je changerai son nom et celui de son fils afin de préserver leur anonymat. Laia me remercie de mon intention, mais me dit que ce n’est pas la peine. À la fin de notre conversation, je lui fait à nouveau cette proposition et sa réponse confirme l’image de femme courageuse, responsable et résolue que j’ai pu observer pendant les deux heures où elle a partagé avec moi son vécu. Son attitude a non seulement été fondamentale pour affronter sa dyslexie, associée à une latéralité croisée, mais elle a aussi été primordiale pour diagnostiquer précocement son fils Pau : « Les gens s’étonnent que je parle avec autant de naturel de ma dyslexie et du trouble de la latéralité. Je n’en ai jamais eu honte. Donner mon témoignage peut aider des gens qui ont le même problème, un problème qui peut être résolu, mais sur lequel une forte méconnaissance persiste ».

 

À quel âge avez-vous su que vous étiez dyslexique ?

À 9 ans.

Vous avez été diagnostiquée à l’école ?

Non. Je n’étais pas bonne en classe, surtout dans les matières où il y avait des lettres. Mes parents ont rencontré une multitude d’enseignants. Ces derniers leur disait : « Votre fille n’est pas bête, mais elle se distrait facilement ». Ils savaient bien, eux, que je n’étais pas bête. Ce qu’ils ne comprenaient pas c’était pourquoi j’avais des problèmes d’apprentissage. Les professeurs n’ont pas pu détecter ma dyslexie parce qu’ils ne savaient pas ce que c’était (tout cela remonte à il y a presque 30 ans).

On vous a tout de même fait faire un test de QI (Quotient intellectuel)

Oui, comme à l’école ils répétaient que j’étais très distraite, pendant quelques années j’ai vagabondé d’un psychologue à l’autre. On m’a fait faire ce test pour savoir si j’étais vraiment bête ou quoi. À cet âge, ça a été dur d’en passer par là. Et ça l’a été aussi de voir que, malgré le fait que le test a été bon, la psychologue qui s’occupait de moi a continué à me traiter comme si j’étais bête.

Quel était le pire côté de la dyslexie ?

Le pire, c’était de devoir lire à voix haute. En classe, je calculais quel paragraphe allait tomber sur moi et je l’apprenais par cœur pour pouvoir le « lâcher » quand mon tour arriverait sans que personne ne remarque mes difficultés. C’était angoissant.

Autrement dit, vous ne vous prépariez pas à lire les textes, vous les appreniez par cœur.

Oui, je les apprenais par cœur pour pouvoir faire croire que je lisais. C’était la seule façon d’éviter de me couvrir de ridicule.

C’était quoi, le problème, quand vous lisiez ?

Le problème c’était que mon œil allait plus vite que ma parole : le temps que je parle, et mon œil avait déjà beaucoup trop avancé dans le texte, si bien que je ne me rappelais plus de ce que j’avais vu avant. Après, avec le temps, j’ai appris qu’il suffisait de cacher le texte qui suivait ce que j’étais en train de lire. Mais avant d’apprendre ce genre de « trucs », tu passes un mauvais quart d’heure…

 

« Finalement, finalement j’ai fait les études que j’avais toujours voulu faire. Je sais, cependant, que bien des personnes n’ont pas fait les études qu’elles auraient voulu et pu faire: elles ont dû renoncer à leur rêve »

En quoi la dyslexie vous affectait le plus ?

Si on lit mal, on écrit mal (je faisais beaucoup de fautes d’orthographe), si bien que je me demandais « Comment on apprend à lire ? ». Comme je me répondais à moi-même « En lisant », je lisais énormément. Au point de finir par détester les livres.

Qu’en disaient vos parents ?

Mon père était professeur. Lui aussi, il croyait qu’en lisant beaucoup, je surmonterais mes difficultés. Des années plus tard, il m’a demandé pardon pour toutes ces heures de lecture, même si, tout comme ma mère, il ne m’a jamais demandé plus que ce que je pouvais faire. Heureusement, je me suis toujours sentie soutenue et appuyée par eux deux. Ils n’ont jamais baissé les bras.

Et vos camarades de classe ?

Je n’ai jamais eu de problèmes de ce côté-là, car j’étais une enfant très ouverte. Je compensais mes déficits par mon attitude.

Comment votre dyslexie a-t-elle été diagnostiquée ?

Le hasard est venu à notre secours. Ma mère avait l’habitude d’écouter la radio en préparant le dîner. Un soir, il y avait une interview de Joëlle Guitart et mes parents ont reconnu les symptômes dont elle parlait. Dès le lendemain, ils téléphonaient au centre.

Un nouveau centre à ajouter à la liste de vos pérégrinations…

Comme j’étais déjà passée par plusieurs centres, au début j’ai effectivement eu l’impression que ça allait être un parmi tant d’autres. Pourtant, quand j’ai commencé ma thérapie avec d’autres patients, je me suis rendu compte qu’ils étaient comme moi, qu’il leur arrivait la même chose qu’à moi. Plus tard, je me suis aussi rendu compte que des gens qui s’étaient trouvés comme je me trouvais à cette époque, n’en étaient plus là : ils avaient fait d’énormes progrès. Si bien que, tout d’un coup, faire une dictée au centre n’avait plus rien à voir avec en faire une en classe : ce n’était plus traumatisant. Je n’avais plus l’impression de travailler, de passer un examen. Jour après jour, on constate ses propres progrès et on trouve un sens à la thérapie, à ce rendez-vous hebdomadaire.

Vous étiez ambidextre.

Oui, des mains et des pieds, car je n’étais pas bien latéralisée. Pendant cinq ans, nous avons travaillé sur ce trouble de la latéralité, jusqu’à ma guérison, qui a inclus ma dyslexie, car elle était un symptôme du trouble.

Vous avez alors pu poursuivre vos études ? Aller en fac ?

J’ai toujours voulu être kinésithérapeute, mais je ne voulais pas passer par le cursus général. J’ai suivi une autre filière et je me suis formée comme aide-soignante, comme technologue en radiodiagnostic, puis finalement j’ai fait les études que j’avais toujours voulu faire. Je sais, cependant, que bien des personnes n’ont pas fait les études qu’elles auraient voulu et pu faire : elles ont dû renoncer à leur rêve.

 

«Un professeur, apprenant ma dyslexie, m’a dit : « Si tu étais dyslexique, tu ne serais pas ici ». Pour lui, il allait de soi qu’une personne dyslexique ne pouvait pas faire d’études. Il y a une autre réaction habituelle, surtout chez certains parents, celle de nier le problème»

Pourquoi cette filière alternative, puisque vous étiez guérie ?

Eh bien, on corrige sa latéralité, mais il y a une marche qu’on a dû sauter et qui manque toujours. Le processus ne se fait pas pareil. Je n’aime toujours pas, aujourd’hui, devoir lire à voix haute, non pas que je n’en sois pas capable, mais parce que cela fait remonter toutes ces années de traumatisme, et ça me stresse.

Et votre expérience de l’université ?

Ça a été très satisfaisant de faire les études que je souhaitais faire. De plus, quelque part, je devais ça à mes parents, et aussi à moi-même, à cause de toutes les difficultés que nous avions surmontées ensemble. Mais je reconnais que ça n’a pas toujours été facile : la partie pharmacologie a été un supplice, à cause de tous ces noms bizarres et interminables, qui me donnaient l’impression d’être une autre langue (j’ai toujours eu du mal avec les langues). Et je n’ai pas oublié ce que m’a dit un prof un jour.

Qu’a-t-il dit ?

J’avais choisi la psychomotricité en option et un professeur, apprenant ma dyslexie, m’a dit : « Si tu étais dyslexique, tu ne serais pas ici ». Pour lui, il allait de soi qu’une personne dyslexique ne pouvait pas faire d’études. Il y a une autre réaction habituelle, surtout chez certains parents, celle de nier le problème. Mon père étant prof, il en a fait l’expérience relativement souvent.

C’est-à-dire ?

Il était professeur de formation professionnelle. Quand il détectait des symptômes de dyslexie chez un élève, il prévenait les parents, pour qu’ils puissent l’aider. Il a souvent remarqué que les parents ne voulaient rien savoir, qu’ils lui répondaient : « Mon enfant n’est pas bizarre ». Il y avait un déni.

Votre fils Pau a un trouble de la latéralité

Oui. Cela fait quelques mois qu’il suit un traitement au centre.

Pourtant votre fils est né alors que vous étiez déjà guérie.

En effet. Le trouble de la latéralité est héréditaire, mais une fois qu’on en a guéri, il n’y a plus de régression et il ne se transmet plus. D’ailleurs, je vais vous dire que j’ai pu vérifier par moi même que le traitement m’avait parfaitement bien latéralisée : avant ma thérapie, comme j’étais ambidextre, j’écrivais souvent avec la main gauche. Il y a quelques années, j’ai eu un petit accident et j’ai été neuf mois avec la main droite dans le plâtre. Quand j’ai essayé d’écrire avec la main gauche, je n’y suis pas arrivée. Pas moyen !

Mais comment se fait-il, alors, que Pau présente un trouble de la latéralité ?

Quand j’ai commencé à reconnaître chez Pau certains symptômes que j’avais eus enfant, mon mari et moi l’avons emmené au centre pour un test de latéralité. Dès le premier entretien, Joëlle Guitart, la directrice du centre a observé certains symptômes du trouble de la latéralité chez lui et elle nous en a fait part, à mon mari et à moi. Ultérieurement, le test a confirmé que Pau a bel et bien ce trouble, si bien qu’il l’a hérité de son père. Mais bon, même si au départ on a un peu de mal à digérer le diagnostic, personne n’est coupable. Chez nous, on a réussi à le dédramatiser et il nous arrive même de prendre les choses avec beaucoup d’humour.

Nous en reparlerons lors de nos prochains entretiens. Voulez-vous ajouter autre chose au sujet de votre propre vécu de la dyslexie ou du traitement ?

Le trouble de la latéralité reste un trouble peu connu. Il est primordial qu’on en parle davantage, que les enseignants aient l’information nécessaire pour le repérer à l’école et que les parents n’aient pas honte de leurs enfants s’ils ont des difficultés à cause de ce trouble. De nos jours, plus personne ne se cache d’aller chez le psychologue ; pourtant, le trouble de la latéralité reste un peu tabou. J’ai eu beaucoup de chance de découvrir, presque par hasard, le centre et aussi d’avoir des parents qui m’ont soutenue à tout instant. Mon caractère m’a lui aussi aidée : j’ai toujours été très persévérante dans ce que j’entreprenais. Mais bien des gens qui souffrent d’un trouble de la latéralité n’ont pas ces mêmes éléments en main.

 

L’énurésie infantile : causes, déclencheurs et traitement
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L’énurésie infantile : causes, déclencheurs et traitement

Centro de lateralidad y psicomotricidad Joelle Guitart 8 juin, 2017 L’énurésie, Le trouble de la latéralité 0

 

Énurésie infantile pour cause d’hypotonie

Tous les enfants atteints d’un trouble de la latéralité ne sont pas énurétiques. De fait, seuls ceux qui sont hypotoniques – autrement dit qui présentent une diminution du tonus musculaire – ou qui sont affectés par des problèmes émotionnels souffrent d’incontinence urinaire involontaire de jour et/ou de nuit. De tous les enfants atteints d’un trouble de la latéralité que nous avons traités historiquement dans notre centre, ce groupe constitue environ 30 %.

Généralement, ces enfants ne viennent pas en consultation pour leur problème d’énurésie (la plupart ont déjà rencontré un psychologue pour ce problème-là), mais pour leurs autres symptômes de trouble de la latéralité : difficultés à se concentrer, déficit d’attention, etc. Cependant, en traitant leurs difficultés motrices dans le cadre de la thérapie du trouble de la latéralité, ils apprennent aussi à avoir une maîtrise neuromusculaire adéquate, qui leur permet d’effectuer le mouvement de contraction des parois de la vessie.

La enuresis infantil: causas, desencadenantes y tratamiento

 

La souffrance des enfants énurétiques

L’énurésie entraîne forcément une grosse souffrance chez ces enfants : ils souffrent de savoir qu’ils sont exposés aux moqueries des autres enfants. C’est pourquoi ils évitent de participer à toutes les activités qui risqueraient de mettre leur problème en évidence : dormir chez des amis, aller en colonie de vacances, etc. Il faut parfois ajouter à cette souffrance celle de la pression des parents qui rendent leurs enfants responsables de leur incontinence urinaire (« Mon enfant ne peut pas avoir de défauts »), et vont même jusqu’à les punir.

D’aucuns traitent l’énurésie à l’aide de médicaments et/ou d’un régime pauvre en liquides. Dans notre centre nous pensons – et nous l’avons constaté dans notre pratique clinique – que là n’est pas la solution (nous parlerons plus loin du traitement).

 

 

Les déclencheurs émotionnels de l’énurésie infantile

La enuresis infantil: causas, desencadenantes y tratamiento

L’énurésie est souvent déclenchée par un facteur émotionnel (bien qu’elle puisse aussi avoir une cause primaire, des antécédents familiaux par exemple) : un changement d’école, de maison ou de ville ; la naissance d’un frère ou d’une sœur, le divorce des parents, le décès d’un proche, un redoublement, subir un harcèlement scolaire, etc. ; autrement dit, n’importe quel événement susceptible de déstabiliser l’enfant émotionnellement. Il peut aussi arriver qu’un enfant ait guéri de son énurésie et qu’il rechute suite à un épisode l’ayant affecté émotionnellement (ce n’est pas une « rechute » du système moteur : la cause est strictement émotionnelle). Et puis il y a des facteurs qui facilitent la miction involontaire, comme le froid, par exemple.

 

Le traitement de l’énurésie infantile

Pour traiter l’énurésie infantile, il faut travailler en parallèle deux facettes : l’émotionnelle et la motrice. Ainsi, une partie de la thérapie est axée sur l’expression de ses émotions par l’enfant. Si l’enfant refuse le dialogue, car ce n’est pas toujours facile pour lui de parler de ses problèmes, nous avons recours au dessin. Par ailleurs, il est primordial que le thérapeute minimise l’importance du problème lorsqu’il échange avec l’enfant, et qu’il parle avec ses parents pour leur indiquer comment gérer le problème de l’enfant et leur relation avec lui. Par exemple, bien que ce soit pour eux un dérangement, si les parents savent à quelle heure l’enfant fait habituellement pipi au lit, s’ils se lèvent pour l’accompagner aux toilettes, ils éviteront le problème. Le « réveil pipi » est aussi un moyen utile, car il permet à l’enfant d’apprendre à contracter sa vessie en un acte réflexe face à une stimulation : le réveil sonne trente minutes avant l’heure à laquelle l’enfant fait habituellement pipi. Autre exemple : chez les enfants anxieux très attachés à leur mère, la stimulation du « calendrier aux étoiles » est très utile : tout le monde fête le jour où l’enfant n’a pas fait pipi au lit en collant ou en dessinant une étoile. Après un certain nombre d’étoiles, l’enfant reçoit une récompense (nous ne sommes pas très partisans des cadeaux pour stimuler, mais c’est l’un des cas où nous le conseillons).

La enuresis infantil: causas, desencadenantes y tratamiento

La partie motrice de la thérapie a pour but d’apprendre aux enfants à effectuer les mouvements de contraction musculaire et d’intégrer cette maîtrise sur le plan neuromusculaire, ce qui leur permettra de maîtriser le flux de la vessie.

La guérison de l’énurésie infantile suit le même processus que celle du trouble de la latéralité. Généralement, les enfants énurétiques viennent en thérapie une fois par semaine. Parfois, des circonstances particulières exigent que ce soit deux fois par semaine. Dans ces cas-là, si le patient habite loin, les deux séances hebdomadaires sont bloquées sur la même journée.

Si vous avez des questions à poser sur ce sujet, n’hésitez pas à contacter notre centre.

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L’énurésie chez les adultes : causes et traitement

 

Comment veiller sur son cerveau aux différentes étapes de la vie afin d’en prévenir la détérioration
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Comment veiller sur son cerveau aux différentes étapes de la vie afin d’en prévenir la détérioration

Centro de lateralidad y psicomotricidad Joelle Guitart 26 mai, 2017 Apprentissage, le cerveau, Le trouble de la latéralité, Non classifié(e) 0

Dans son article intitulé Protégez votre cerveau pour la vie : suivez ces stratégies mises au point par des experts pour vous protéger contre les lésions et la détérioration cognitive tout au long de la vie (Protect Your Brain for Life: Follow these expert strategies to guard against injury and cognitive decline throughout your life), publié cette semaine par l’Académie américaine de neurologie, Marisa Cohen commence par constater que, en général, nous ne songeons à maintenir le cerveau dans des conditions optimales qu’au début de la vie (lorsque nous pensons à la façon de stimuler celui de nos nouveaux-nés), vers la fin de la vie (lorsque nous commençons à nous demander comment prévenir la démence) et si un problème se pose (une lésion cérébrale traumatique, par exemple). Pourtant, la réalité – concentrée sous forme de statistiques – nous dit que nous devrions nous occuper de notre cerveau à toutes les étapes de la vie.

En Espagne, 16 % de la population souffre d’une maladie neurologique indique la Société espagnole de neurologie. Les plus fréquentes sont la maladie d’Alzheimer, l’AVC, l’épilepsie, la maladie de Parkinson, la sclérose en plaque, la migraine et le traumatisme cranio-encéphalique. Mais il faut y ajouter des maladies neuro-dégénératives et neuromusculaires comme les neuropathies, les myopathies, la sclérose latérale amyotrophique (SLA), etc. S’il reste vrai que prendre soin de son cerveau ne garantit pas que l’on ne développera pas une maladie neurologique comme celle  d’Alzheimer, et qu’il y a encore beaucoup à découvrir sur la plupart de ces maladies, il n’en reste pas moins que des progrès considérables ont été accomplis par les chercheurs à ce sujet. On sait aujourd’hui que, même si certaines étapes du développement sont plus critiques que d’autres, il n’est jamais trop tôt ni trop tard pour commencer à protéger son cerveau contre les maladies neurologiques et que, plus tôt l’on incorpore dans sa vie certaines habitudes et l’on évite certains facteurs de risque (le stress et les lésions cérébrales, par exemple, peuvent avoir des effets sur le long terme), plus on aidera à les prévenir. Voyons maintenant ce qui caractérise le cerveau aux différentes étapes de la vie et quelles sont les recommandations que font les neurologues pour le protéger à chacune d’entre elles.

 

Comment veiller sur le cerveau pendant l’enfance

Cómo cuidar el cerebro en las diferentes etapas de la vida para prevenir su deterioro

C’est pendant cette étape que les cellules cérébrales grandissent le plus et que les synapses se développent le plus, raisons pour lesquelles les enfants ont une forte capacité d’apprentissage. C’est le moment idéal pour apprendre une langue étrangère, par exemple. Toutefois, l’article cité au début explique aussi qu’il peut y avoir un risque plus élevé d’épilepsie et d’autisme pendant ces années-là, en raison d’une « surcharge » de synapses actives (les synapses peuvent être actives ou inactives : pendant l’enfance et l’adolescence, elles sont généralement actives).

Lors de cette étape, il est important d’apprendre aux enfants à acquérir de bonnes habitudes qui contribueront à protéger leur cerveau pendant le restant de leur vie : bien petit-déjeuner, manger des fruits et des aliments contenant de la choline (nutriment fondamental pour le développement du cerveau, pour la mémoire et pour la transmission de l’influx nerveux), comme les épinards, le foie, le chou-fleur, les choux de Bruxelles et les œufs ; dormir le nombre d’heures nécessaires, car le sommeil contribue à fortifier les connexions entre les hémisphères, ce qui aide le cerveau à mûrir ; apprendre la musique (un instrument, le solfège, le chant…) : en effet plusieurs études affirment que la musique améliore les compétences linguistiques et la capacité d’apprentissage en général ; faire de l’exercice et mettre un casque en cas d’activités à risque de chute (vélo, patins, etc.)

En ce qui concerne les heures de sommeil, il est important que les parents veillent à créer une routine que les enfants associeront à l’heure d’aller se coucher : leur faire prendre un bain, leur lire une histoire, leur chanter une berceuse, etc.

 

Comment veiller sur le cerveau pendant l’adolescence

Cómo cuidar el cerebro en las diferentes etapas de la vida para prevenir su deterioro

C’est l’une des étapes du développement du cerveau les plus importantes. D’une part, il produit beaucoup de myéline – une protéine essentielle, qui enveloppe et protège les axones de certaines cellules nerveuses et dont le principal rôle consiste à augmenter la vitesse de transmission de l’influx nerveux. Mais, par ailleurs, les voies de myéline se développent davantage en direction des zones du cerveau qui déclenchent la prise de risques, l’émotion et la sexualité que vers les zones réservées aux fonctions telles que le raisonnement, le jugement et le contrôle de l’impulsivité. Ce qui fait que, pendant l’adolescence et aussi pendant les premières années de la jeunesse, il existe un risque d’addiction élevé. Il faut également tenir compte du fait qu’une consommation réitérée d’alcool pendant ces années-là a des effets durables sur la partie du cerveau liée à la mémoire et à l’apprentissage.

C’est aussi l’étape de maturation du cortex préfrontal, la zone du cerveau responsable de l’expression de la personnalité, de la prise de décisions et de la modération du comportement social. Les personnes ayant une prédisposition génétique à souffrir de maladies et de troubles psychiatriques – dont beaucoup passent par une dysfonction du cortex préfrontal – ne manifestent leurs symptômes que lorsque ce dernier est mûr et se connecte au reste du cerveau. C’est la raison pour laquelle des troubles tels que la schizophrénie, le trouble bipolaire ou la dépression font leur apparition à cette époque de la vie.

Les neurologues recommandent aux familles d’intégrer une habitude qui a l’air toute simple (la réalité espagnole témoigne pourtant du contraire), mais dont l’effet est très positif sur les adolescents : il s’agit de prendre un repas tous ensemble au moins cinq fois par semaine. Les études menées prouvent que cette habitude fait baisser la probabilité que les jeunes goûtent aux cigarettes et consomment de la marihuana et de l’alcool.

Pendant l’adolescence il est de plus fondamental de se faire vacciner contre la méningite et d’éviter toute commotion cérébrale. En effet, une lésion à la tête qui serait survenue en faisant du sport, par exemple, peut entraîner des changements dans la pensée, la mémoire et le langage. Elle peut de plus conduire à l’épilepsie, à la maladie de Parkinson et à d’autres maladies neurologiques.

Un adolescent a besoin de dormir neuf heures par jour. Pourtant, nombreux sont ceux qui vont au lit et se connectent pendant des heures aux réseaux sociaux et à d’autres sites internet. Les experts recommandent que les parents prêchent par l’exemple de façon à ce que, à une heure convenue, tout le monde déconnecte ses dispositifs électroniques et les laisse en dehors des chambres à coucher.

Une autre mesure qui contribue à empêcher une détérioration cognitive pendant la vieillesse consiste à éviter le surpoids pendant l’adolescence.

 

Comment veiller sur le cerveau pendant l’âge adulte

Cómo cuidar el cerebro en las diferentes etapas de la vida para prevenir su deterioro

Pendant cette étape, la zone frontale — celle du contrôle de l’impulsivité et de la planification des décisions sur le long terme, par exemple – finit de se développer. Les différentes zones du cerveau se connectent encore plus entre elles et, à l’âge mûr, le cerveau atteint sa vitesse maximale de communication. Bien qu’il s’agit d’une étape de stabilité dans son développement, c’est aussi une période où nous devons généralement faire face à un stress accru, car c’est pendant ces années-là que l’on travaille dur pour consolider sa carrière professionnelle.

Les neurologues recommandent d’apprendre à réduire le niveau de stress (on ne peut peut-être pas changer certaines circonstances de la vie, mais on peut changer la façon d’y réagir). En effet, le stress chronique peut nuire au cerveau et augmenter le risque de démence, entre autres troubles. Des recherches indiquent par ailleurs qu’il peut entraîner le raccourcissement des télomères (principale cause de vieillissement de nos cellules) et une diminution de la protéine klotho (qui régule le vieillissement et contribue à la résilience contre de nombreuses toxines du cerveau, dont celles qui conduisent à la maladie d’Alzheimer). Comme nous l’expliquions il y a quelques semaines dans un article, la neuroscience a prouvé les bienfaits de la méditation ou mindfulness sur la diminution du stress.

De même, les neurologues constatent aussi qu’être multitâche est nuisible au cerveau : cela peut affecter le sommeil et la mémoire et dégrader les systèmes cérébraux.

À cette période de la vie, l’exercice revient sur le devant de la scène. Il sert entre autres à prendre soin de la mémoire. Faire de l’exercice, surtout de l’aérobic, plusieurs fois par semaine,  active une molécule qui favorise la survie des neurones et fait baisser le risque d’accident cérébro-vasculaire. Il est aussi recommandable de faire de l’exercice en plein air : il contribue à maintenir les bons niveaux de vitamine D et, partant, à éviter la dépression et à améliorer la qualité du sommeil. Les personnes âgées devraient continuer à faire de l’exercice, même s’il est modéré (en marchant tous les jours, au moins une demi-heure).

Si vous fumez encore, c’est le moment d’arrêter. D’après une étude citée dans l’article dont nous parlions au début, le fait de fumer non seulement élève le risque d’accident cérébro-vasculaire mais peut aussi entraîner un amincissement du cortex cérébral, ce qui affecte le langage, la perception et la mémoire. La bonne nouvelle est que, plus tôt on abandonne la cigarette, plus vite cette couche commence à se reconstruire.

Tout le monde sait que le régime méditerranéen est indispensable à une bonne santé. Pour ce qui est du cerveau, il semblerait que certains aliments ont un effet protecteur. Il s’agit de ceux qui sont riches en polyphénols (comme les myrtilles), en vitamine K (épinard, chou frisé et blettes, entre autres) et en Oméga 3.

On sait aussi que les relations sociales positives contribuent à générer des neurotransmetteurs, sans compter qu’elles fortifient le système immunitaire et font baisser l’anxiété et le risque de dépression et de problèmes cardiaques. Une étude publiée ce mois-ci dans le Journal of Alzheimer Disease affirme en outre que les relations familiales et les relations d’amitié (soutien social) contribuent elles aussi à protéger le cerveau de la démence.

La stimulation intellectuelle est une autre façon de protéger le cerveau de la détérioration cognitive : prendre l’habitude de lire des écrits qui nous font voir d’autres points de vue (pour faire travailler les synapses les moins utilisées), apprendre une nouvelle langue, faire quelque chose de différent avec une certaine fréquence, etc. L’important est de mettre son cerveau au défi.

Enfin, le cholestérol élevé, la pression artérielle élevée, l’apnée du sommeil et le diabète de type 2 sont, outre l’obésité, autant de risques pour le cerveau, raison pour laquelle il est important de suivre les conseils du médecin.

Sources:

Sociedad Española de Neurología (SEN)

Proteja su cerebro para toda la vida: siga estas estrategias expertas para protegerse contra las lesiones y el deterioro cognitivo a lo largo de su vida

Strong Social Support May Lower Dementia Risk, Study Suggests

 

 

Les personnes neurodiverses élèvent la rentabilité des entreprises technologiques
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Les personnes neurodiverses élèvent la rentabilité des entreprises technologiques

Centro de lateralidad y psicomotricidad Joelle Guitart 1 mai, 2017 hyperactivité et TDAH, Le trouble de la latéralité, Non classifié(e) 0

Cette semaine la revue Harvard Business Review a publié un article particulièrement intéressant sur La neurodiversité vue comme avantage compétitif (Neurodiversity as a Competitive Advantage). Elle y explique que plusieurs des compagnies technologiques les plus importantes du monde ont commencé à mettre en œuvre des programmes d’embauche de personnes neurodiverses. En effet, les aptitudes que ces dernières possèdent dans certaines tâches spécifiques se traduisent par plus de rentabilité économique pour ce type d’entreprises (et pas seulement parce qu’elles amélioreraient leur réputation).

La société de consulting qui a commencé à concevoir ces programmes est une compagnie danoise, Specialisterne. Les départements des Ressources humaines de sociétés telles que SAP, Hewlett Packard, Microsoft et Ford sont déjà en train de les appliquer pour accéder aux talents neurodivers. D’autres, comme Dell Technologies, IBM et JP Morgan commencent à le faire.

L’article se penche principalement sur le cas des autistes, mais il indique que ces programmes vont s’étendre aux personnes atteintes de dyspraxie (un trouble neurophysiologique), de dyslexie, de TDAH, aux personnes présentant des troubles d’anxiété sociale et à d’autres pouvant être englobées sous le terme de « neurodiverses ». C’est que, comme nous le disions, les personnes atteintes de ce type de troubles possèdent une série d’aptitudes que les personnes neurotypiques n’ont généralement pas. Or, ces compétences sont précieuses pour l’industrie technologique. Il s’agit d’une capacité inhabituelle à associer le talent mathématique à la capacité à développer des logiciels, d’une capacité hors norme à distinguer des patrons, ou encore d’une mémoire hors du commun.

On calcule que, en 2020, et seulement pour ce qui est de l’Union européenne, il y aura un déficit de 800 000 employés des IT (technologies informatiques), pour ne pas parler du déficit touchant d’autres secteurs associés à celui-ci. Les profils les plus rares, et les plus recherchés, coïncident grandement avec les aptitudes de certaines personnes neurodiverses : analyses de données, mise en œuvre de services d’IT, et, ce qui est tout aussi important, capacité à voir les choses autrement, puisque ces personnes regardent dans une direction différente de celle dans laquelle tous les autres regardent.

Las personas neurodiversas aumentan la rentabilidad de las empresas tecnológicas

Les écueils auxquels se heurtent les personnes neurodiverses

Pourtant, jusqu’à présent, ces personnes ont eu (et ont toujours) de grandes difficultés à entrer sur le marché du travail, même celles qui sont hautement qualifiées. Lorsque elles trouvent du travail, c’est pour un emploi bien en-dessous de leurs capacités. D’ailleurs, lorsque SAP a entamé son programme sur l’autisme au travail, ce sont des personnes diplômées en génie électrique, en biostatistiques, en mathématiques appliquées et en informatiques, physiques de l’ingénierie et des économistes spécialisés dans les statistiques qui ont postulé. Certains avaient même un double diplôme dans ces domaines. Qu’est-ce qui a empêché autant d’entreprises à accepter des personnes possédant les aptitudes dont elles ont pourtant si besoin ? Il est intéressant d’explorer l’analyse que l’article fait de la réponse à cette question. Une analyse qui ne devrait pas uniquement faire réfléchir les entreprises technologiques, mais aussi la société en général. Penchons-nous sur elle. L’article est long, mais nous allons vous en proposer une synthèse.

Le premier écueil auquel se heurtent les personnes se trouve dans le processus de sélection. Les grandes entreprises prévoient des processus applicables à toute leur organisation. Ce format unique se retourne contre ces candidats, mais il devient aussi le gouffre par où le talent neurodivers échappe aux entreprises. Comme l’explique Anka Wittenberg, directrice du département Diversité et Inclusion chez SAP, « notre compagnie s’efforce de proposer des processus de Ressources humaines évolutifs. Si nous utilisions les mêmes pour tous, nous laisserions passer les personnes autistes ». En effet, un entretien d’embauche standard n’est pas la meilleure façon d’évaluer les personnes neurodiverses. Par exemple, les autistes ont de grosses difficultés à maintenir le contact visuel, ont tendance à être « trop » honnêtes lorsqu’il s’agit de parler de leurs points faibles et ils ont des problèmes de confiance en soi qui viennent de leurs précédents vécus.

Normalement, lorsque nous imaginons un bon candidat à un poste de travail, nous pensons à quelqu’un possédant de bonnes compétences en communication, capable de travailler en équipe, faisant preuve d’intelligence émotionnelle, ayant une personnalité de « vendeur », etc. Tous ces critères sont éliminatoires pour les personnes neurodiverses.

Le second grand écueil est lui aussi dû, en fait, à un handicap que présentent les entreprises elles-mêmes, surtout s’il s’agit de grandes compagnies. En effet, leurs directeurs ont du mal à adopter des mesures contraires à la standardisation. Or, les personnes neurodiverses ont généralement besoin d’un environnement de travail spécial : un éclairage différent ou encore des écouteurs qui annulent le bruit extérieur, par exemple. Ces mesures ne coûtent pas spécialement cher, mais elles demandent aux compagnies de savoir être souples et d’accepter la différence. L’article évoque le cas de John, assistant d’analyses des données et l’employé le plus productif de son département. John porte tout le temps des écouteurs. Quand les gens lui adressent la parole, il ne se sent pas très à l’aise. Toutes les dix minutes, il se penche en avant pour resserrer les lacets de ses chaussures : il ne peut pas se concentrer s’ils sont détachés. Avant de trouver cet emploi, John a été au chômage pendant deux ans, et s’est fait recaler plusieurs fois à des processus de sélection. Aucun doute qu’il faut introduire des changements dans la façon de chercher et de trouver des gens talentueux, parce qu’il y a beaucoup de gens comme John.

Las personas neurodiversas aumentan la rentabilidad de las empresas tecnológicas

Pour quoi la productivité des entreprises qui embauchent des personnes neurodiverses augmente-elle ?

Le fait est que les entreprises qui mettent en application ces programmes d’embauche en constatent déjà la rentabilité : augmentation de la productivité, amélioration de la qualité du travail, augmentation de la capacité d’innovation et augmentation de l’engagement des employés. Ainsi, le programme a placé plus de trente personnes à des postes d’essais de logiciels du ministère australien des Services à la personne. Les résultats indiquent que leur productivité dépasse de 30 % celle de leurs collègues, ce qui a incité le ministère australien de la Défense à développer un programme de neurodiversité en matière de cyber-sécurité. Les participants appliqueront leurs capacités supérieures en matière de détection des patrons (patrons que d’autres ne voient pas) à des missions telles que l’examen de registres et d’autres sources de données désordonnées pour y détecter des signes d’intrusion ou d’attaque. Certains directeurs avouent même avoir obtenu un bénéfice inattendu : ayant dû réfléchir à fond sur la façon de profiter du talent de tous les employés en s’attachant à leurs besoins individuels, il se sont vus « obligés » de mieux connaître leur personnel, ce qui a fait d’eux de meilleurs gestionnaires.

En réalité, cela fait des années que l’industrie technologique embauche des personnes « différentes ». Pensez par exemple aux nerds (ces gens plutôt asociaux obsédés par l’étude d’un domaine bien précis) et à beaucoup des gens qui font partie de l’histoire et du présent de Silicon Valley. Certains experts assurent que le taux d’autisme est particulièrement élevé dans cet épicentre de la technologie. Ils se demandent même si un grand nombre de ses employés n’appartiennent pas à ce groupe de personnes, même s’ils n’ont jamais été diagnostiqués.

Nous finirons sur deux réflexions. La première a été faite par John Elder, coprésident du groupe de travail sur la neurodiversité du Collège William & Mary, atteint du syndrome d’Asperger : « La neurodiversité, c’est l’idée que les différences neurologiques, comme l’autisme et le TDAH, sont le résultat d’une variation naturelle du génome humain ». La deuxième provient des deux auteurs de l’article — Gary P. Pisano, membre du projet Compétitivité de l’école de commerce de Harvard et professeur d’Administration des entreprises dans cette institution, et Robert D. Austin, professeur de Systèmes d’information de l’Ivey Business School et auteur d’un ouvrage sur Les aventures d’un leader des IT : « Tout le monde est, dans une certaine mesure, différent, puisque nous naissons tous différents les  uns des autres. Nos modes de pensée proviennent tout autant de notre « machinerie » inhérente que des expériences qui nous ont « programmés ».

L’article du Harvard Business Review cite ensuite une série de mesures qu’il conviendrait d’adopter pour intégrer réellement les personnes neurodiverses aux compagnies (utilisation de processus d’évaluation et de formation non traditionnels, sans entretiens ; intégration d’interlocuteurs sociaux, formation des directeurs et des autres employés, établissement d’un écosystème de soutien, etc.) et donne plus de détails sur les politiques adoptées par ces compagnies technologiques et sur les résultats qu’elles en obtiennent. Pour avoir l’article complet (en anglais) cliquez ici.

 

Le trouble de la latéralité chez les plus de 60 ans
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Le trouble de la latéralité chez les plus de 60 ans

Centro de lateralidad y psicomotricidad Joelle Guitart 26 avril, 2017 Le trouble de la latéralité, Le trouble de la latéralité chez les adultes, Non classifié(e) 0

Le mois dernier, nous consacrions un article aux problèmes spécifiques des personnes de 30 à 50 ans présentant un trouble de la latéralité, et annoncions un second article portant sur les personnes plus âgées. Nous allons donc maintenant voir quelle est la situation dans laquelle se trouvent généralement ces patients lorsqu’ils viennent nous consulter pour la première fois. N’ayant jamais suivi de traitement, on retrouve souvent chez eux des symptômes qui se ressemblent. Ainsi, généralement, les personnes de plus de soixante ans présentant un trouble de la latéralité venant en thérapie pour la première fois présentent une bonne autonomie sur le plan locomoteur, mais souffrent souvent de problèmes d’équilibre. Pouvant par époques marcher sans aide, il leur arrive à d’autres moments de devoir s’agripper à une béquille ou à un accompagnateur : elles marchent alors lentement, de façon instable, souffrent de vertige et tendent à obliquer vers un côté quand elles marchent dans la rue. Autrement dit, leur mobilité manque d’assurance, ce qui se répercute sur leur bien-être émotionnel et mental.

Une autre question les inquiète beaucoup : leurs problèmes de mémoire et de concentration sont-ils des symptômes de la maladie d’Alzheimer ? Elles ignorent en effet que ces difficultés sont des symptômes propres au trouble de la latéralité. Tout comme la désorientation, qui fait que brusquement, par exemple, elles ne savent plus dans quel quartier elles se trouvent ou sont incapables de retrouver leur voiture.

Leurs relations de couple et leurs relations sociales ont elles aussi souffert de leur trouble de la latéralité. Ces patients nous racontent que leur conjoint leur reproche leurs sempiternelles erreurs, leur disent ne pas les comprendre quand elles parlent, les accusent de ne pas suivre les conversations ou de perdre le fil lorsqu’elles sont en groupe, de se sentir perdues quand il y a beaucoup de monde. Comme ces situations se sont répétées pendant des années et des années, leur estime de soi s’en ressent. Ces personnes ont l’impression que personne ne les supporte, qu’elles sont un boulet pour leur famille. Elles se sentent perpétuellement mises en examen puisqu’elles pensent que tout le monde se rend compte de leurs difficulté, ce qui génère chez elles une forte anxiété, de l’irritabilité et, parfois, une attitude soumise qui finit par les mettre en colère.

El trastorno de lateralidad en personas mayores de 60 años

Si ce sont des femmes, elles ont dans la plupart des cas passé leur vie à s’occuper de leur famille. Presque tous ces patients ont travaillé, si bien qu’il faut ajouter à ce tableau l’anxiété découlant de la mise à la retraite. Par ailleurs, la majorité d’entre eux ont eu une vie très occupée et pratiqué des activités et des sports qu’ils ne peuvent plus exercer maintenant car leurs mains ou leurs pieds tremblent et leurs problèmes de coordination spatio-temporelle se sont accentués (il est habituel qu’ils aient joué du piano, dansé, peint, skié, etc.).

Tout cela – et aussi parce que ces patients sont insomniaques, ne peuvent pas accomplir d’activité exigeant une précision manuelle, sont en perte d’audition et de vision, et parce qu’ils se fatiguent très vite à cause de la forte dépense d’énergie issue de leurs problèmes d’équilibre – fait que, lorsqu’ils viennent en consultation, ils sont très conscients d’aller de mal en pire et d’avoir une qualité de vie très réduite.

 

La thérapie chez les personnes âgées

Chez ces patients, le traitement est principalement axé sur la partie motrice (coordination, motricité faciale, vocalisation, respiration, relaxation, etc.) et sur la partie verbale. S’il est vrai que tous les patients atteints d’un trouble de la latéralité nécessitent dans leur thérapie non seulement de travailler les paramètres psychomoteurs mais aussi de disposer d’un espace où pouvoir verbaliser leur ressenti et leurs émotions, chez ces derniers, cette nécessité est particulièrement importante. Comme nous l’avons dit, ce sont des hommes et des femmes qui ont une vie très riche sous bien des aspects et qui souffrent énormément car ils se rendent compte que leur perte de capacité motrice les restreint. Nombreux sont ceux qui ont souffert de dépressions. Par ailleurs, leur bien-être émotionnel étant très entamé, ils tendent à somatiser. Cela les a poussé à chercher des solutions auprès de toute sorte de spécialistes et de médecines « naturelles » (ils ne sont pas friands de médicaments) et sont donc aussi épuisés physiquement. Ils affirment souvent se sentir comme hébétés et débordés par les difficultés quotidiennes (crises de panique et d’angoisse), sans compter qu’ils sont hypersensibles et se sentent très seuls. Ils ont donc besoin de beaucoup d’écoute, de contact et de protection. Tout comme les personnes plus jeunes souffrant d’un trouble de la latéralité, ces patients réagissent très bien au traitement (la motivation qui les a poussés à venir en consultation est, si l’on peut dire, encore plus forte), et leur rétablissement frôle les 100 %, sans rechute ultérieure.

 

Les bienfaits de la relaxation sur le traitement du trouble de la latéralité
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Les bienfaits de la relaxation sur le traitement du trouble de la latéralité

Centro de lateralidad y psicomotricidad Joelle Guitart 11 avril, 2017 Le trouble de la latéralité 0

Puisque les personnes atteintes d’un trouble de la latéralité présentent généralement des symptômes de stress, la relaxation, source de multiples bienfaits, est l’un des points que notre centre travaille avec les patients dans le cadre de leur traitement.

 

La physiologie du stress

 

Lorsque l’on reçoit un stimulus que l’on assimile à une menace (à un agent stressant), l’organisme réagit par une activation du système nerveux sympathique afin de pouvoir faire face à la situation. La fréquence cardiaque et respiratoire augmente, de même que la transpiration, l’hypertension artérielle, la sécrétion d’adrénaline et de noradrénaline, ainsi que la capacité d’attention. Cette réaction d’alerte ne dure pas longtemps et, si l’alarme cesse, l’organisme se détend. Toutefois, si les agents stressants restent, l’organisme continue à réagir et enchaîne diverses réactions métaboliques pendant une durée dénommée « phase de résistance ». Or, si cette phase se prolonge, il arrive un moment où l’organisme ne peut plus la soutenir. On entre alors dans une phase d’épuisement.

Les symptômes du stress sont différents pour chacun d’entre nous, mais les dysfonctions concernent pratiquement tous les organes du corps. Les principales altérations physiques sont digestives, respiratoires, nerveuses (perte de mémoire, mal de tête, insomnie, asthénie, anxiété, dépression, etc.), cardiovasculaires, immunitaires et dermatologiques. Quant aux troubles psychologiques les plus fréquents, ce sont le manque de concentration, la désorientation, le manque de contrôle, les oublis fréquents, les blocages mentaux, l’hypersensibilité, l’incapacité à prendre des décisions, les peurs, les phobies, les troubles de l’alimentation, les troubles affectifs et les troubles du sommeil. Il est donc essentiel d’apprendre à diminuer le stress, ce qui est faisable non seulement par la psychothérapie, mais aussi via des exercices spécifiques de respiration et de relaxation. Les techniques employées à cette fin permettent non seulement de contrôler le taux de stress, mais aussi d’apprendre les outils pour l’éviter.

 

La neuroscience témoigne déjà des bienfaits de la relaxation

Los beneficios de la relajación en el tratamiento del trastorno de lateralidad_Centro de lateralidad y psicomotricidd Joélle Guitart

La neuroscience actuelle travaille de manière multi et interdisciplinaire en lien avec d’autres domaines de la connaissance qui l’aident à comprendre la complexité du système nerveux. L’un de ces domaines est la méditation ou mindfulness, un champ que la science considérait il n’y a encore que quelques années comme « trop » abstrait.

À la fin des années 1970, le centre médical de l’université du Massachusetts fondait sa clinique de relaxation, aujourd’hui rebaptisée « clinique de réduction du stress ». Là, la pratique de la relaxation fondée sur le mindfulness sert à réduire l’anxiété, le stress et même la douleur. Les recherches conduites dans ce centre, et dans bien d’autres centres du monde, montrent que la pratique de la méditation favorise une prédominance des structures de notre système nerveux autonome qui génèrent les changements physiologiques associés à la relaxation, comme, par exemple, la diminution de la fréquence cardiaque et de la fréquence respiratoire. Comme l’explique le célèbre neurologue et neuroscientifique Facundo Mendes dans un article intitulé La méditation influence le système nerveux, « pour ces chercheurs, la méditation peut aussi produire des changements dans notre système nerveux central. On a ainsi pu voir, par exemple, que des zones de l’écorce préfrontale associées aux émotions et aux fonctions sociales, étaient intensément stimulées par la méditation, en même temps que des régions du cerveau typiquement associées au traitement des émotions négatives, comme l’amygdale, ralentissaient leur activité ». On a par ailleurs constaté que ces pratiques peuvent améliorer la fonction du système immunitaire et la fonction endocrinienne, réduire le stress, soulager les symptômes de l’anxiété et de la dépression, améliorer la qualité du sommeil et le bien-être émotionnel, tout en élevant la motivation poussant à introduire des changements en vue d’améliorer la qualité de vie. Pour en savoir davantage à ce sujet, vous pouvez lire l’article intitulé Qué pasa en nuestro cerebro cuando meditamos ?  [Que se passe-t-il dans notre cerveau lorsque l’on médite ?] et obtenir une plus large information (en anglais) via ce lien vers le MIT (Institut technologique du Massachusetts) et sur le site web du Harvard Pilgrim Health Care.

 

Autres sources :

 

http://www.uma.es/publicadores/prevencion/wwwuma/estres.pdf

‘Talking Brains’, l’exposition de CosmoCaixa sur le cerveau et le langage
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‘Talking Brains’, l’exposition de CosmoCaixa sur le cerveau et le langage

Centro de lateralidad y psicomotricidad Joelle Guitart 30 mars, 2017 le cerveau, Le trouble de la latéralité, Non classifié(e) 0

 

Découvrez les fondamentaux biologiques du langage humain et du cerveau linguistique

 

Ce vendredi 31, CosmoCaixa Barcelona inaugurera «Talking Brains», une grande exposition interactive portant sur la relation entre langage et cerveau. C’est une exposition très particulière, qui apprend – aux enfants comme aux adultes, et de manière attractive – à découvrir les fondamentaux biologiques du langage humain et du cerveau linguistique.

 

Notre cerveau, un organe complexe et exceptionnel

‘Talking Brains’, la exposición de CosmoCaixa sobre el cerebro y el lenguaje

On trouve dans le monde quelque 6 000 langues. Toutefois, la capacité langagière, elle, est seule et unique. Elle s ‘explique car le cerveau humain est exceptionnel. De ce point de vue, on pourrait dire que tous les êtres humains parlent un même langage commun : l’humain. Autrement dit, l’apparente diversité des langues provient d’un cerveau commun à l’espèce humaine et déterminé par une biologie spécifique. L’exposition «Talking Brains» montre comment la capacité d’apprendre à parler se produit dans notre cerveau, quelles sont les connexions qui rendent la parole possible chez les humains (capacité qui nous différentie des autres êtres vivants), comment le cerveau parvient à découvrir le langage pendant les premières années de la vie et comment cette capacité change au fil de la vie, quelle est l’origine des différentes langues, comment le langage a évolué chez nos ancêtres et comment le cerveau modèle le langage, le langage modelant à son tour le cerveau.

 

«Talking Brains», une exposition interactive qui va vous étonner

 

Nous avons rencontré les responsables de la conception et du montage de l’exposition, de la société Indissoluble, S.L., et leur avons demandé de nous expliquer quelles installations le visiteur va y découvrir. Tout indique que «Talking Brains» ne manquera pas de nous étonner : l’un de ses points forts sera un module dans lequel on pourra se faire faire un encéphalogramme tout en accomplissant diverses tâches liées au langage (il ne sera ouvert qu’à certaines heures de la journée car il nécessite une supervision technique). Les données collectées (dans le respect de l’anonymat des participants) seront ultérieurement analysées dans le cadre d’une étude sur le langage et le cerveau. Par ailleurs, nous pourrons aussi participer à huit autres expériences habituelles dans le domaine de la psycholinguistique avant de finir de parcourir l’exposition et d’observer comment le cerveau peut perdre, progressivement ou soudainement, la capacité langagière. Par ailleurs, «Talking Brains» abordera aussi à sa façon ce qui se produit dans le cerveau lorsque l’on n’a pas la faculté de parler : ainsi, Verónica Fabra Godó, mère d’un enfant autiste non-verbal, a écrit une rubrique dans son blog pour expliquer que le commissaire de l’exposition, Wolfran Hinzen, l’a invitée à participer au projet. Dans son article, Verónica raconte que, pour communiquer entre eux, tous les membres de la famille ont dû apprendre un « système alternatif et augmentatif de communication (SAAC) » fondé sur des images d’objets réels et des pictogrammes. Indissoluble S.L. a passé tout un dimanche chez eux pour enregistrer la façon dont Didac, l’enfant, fait désormais ses demandes à l’aide de ce système. Nul doute que le témoignage de cette famille contribuera à enrichir l’exposition.

‘Talking Brains’, la exposición de CosmoCaixa sobre el cerebro y el lenguaje
«Talking Brains», l’exposition de CosmoCaixa sur le cerveau et le langage.

Nous l’avons dit, l’exposition est organisée par Wolfram Hinzen, docteur en philosophie de l’université de Berne (Suisse), professeur du département de linguistique de l’université Pompeu Fabra à Barcelone et professeur-chercheur à l’ICREA (Institució Catalana de Recerca i Estudis Avançats). Des deux principaux aspects du langage —le lexique et la grammaire—, Hinzen s’est plus particulièrement penché sur l’étude de la grammaire et sur la façon dont elle organise le signifié. Sa ligne actuelle de recherche aborde les corrélations entre les changements cognitifs et les changements linguistiques dans les troubles mentaux, avec une approche sur la schizophrénie et l’autisme.

 

Bref, vous le voyez, Talking Brains est une occasion unique d’en apprendre un peu plus sur un organe encore si méconnu, le cerveau, et sur son rapport avec la capacité de l’être humain à utiliser le langage.

 

Date : du 31 mars 2017.

Lieu : CosmoCaixa Barcelona

Adresse : C/Isaac Newton, 26.

Horaire : du mardi au dimanche, de 10 à 20 h.

Prix : 4 euros. Entrée gratuite pour les clients de La Caixa et les moins de 16 ans accompagnés d’un adulte.

 

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